La question de la constitution et de la composition de la
matière est ancienne.
Déjà, les grecs se demandaient si la matière
est homogène ou granulaire.
Plus précisement, ils se demandaient si le processus de
division d'un échantillon de matière est sans fin,
auquel cas la matière est homogène, ou bien s'il
s'arrête, auquel cas la matière est
constituée de
grains indivisibles.
Démocrite, vers 400 av. JC, a eu l'intuition de la
granularité de la matière. Il a appelé
ces grains élémentaires "atomes" ce qui, en grec,
signifie indivisible. Il pensait ces atomes éternels,
variables en taille, masse, forme et capables de se combiner
entre eux. Par ces qualités, il expliquait la diversité
des substances que l'on rencontre dans la nature.
Cette vision matérialiste et mécaniste de la nature
était très moderne pour cette époque. Elle avait
cependant le défaut d'être alors une spéculation
invérifiable. La théorie atomique fut rejetée
par Platon et surtout Aristote de manière dogmatique au profit
de la théorie des quatre éléments, tout aussi
invérifiable par ailleurs. Platon et Aristote étant des
"poids lourds" de la pensée de l'époque, on a
longtemps adopté leur point de vue, avant que le progrès
scientifique ne rende justice, au moins en partie, aux idées de
Démocrite.
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